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Discours de Sa Majesté La Reine - UNESCO Global Education Meeting

4 décembre 2018

Sa Majesté la Reine participe à la Réunion mondiale sur l’Education de l’UNESCO (link is external) qui se tient au Palais d’Egmont à Bruxelles. L’objectif de cette conférence est notamment d’examiner l’état de la mise en œuvre de l’Objectif 4 (link is external) du développement durable des Nations Unies, à savoir l’éducation de qualité. Dans le cadre de son mandat de défenseur des ODD, la Reine accorde une attention particulière à l’éducation et à sa relation avec les autres ODD. Dans son discours d’ouverture du segment ministériel, la Reine mettra l’accent sur la qualité de l’enseignement, sur la nécessité d’une éducation inclusive et accessible et sur l’éducation des filles.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est un privilège pour mon pays d’accueillir la Réunion mondiale de l’UNESCO consacrée au thème important qu’est l’éducation. Nous savons tous que l’éducation est à la base de tout développement.

Les progrès accomplis en matière d’accès à l’éducation, dans la plupart des pays du monde et au niveau mondial, sont indéniables. Le nombre d’enfants, d’adolescents et de jeunes ne fréquentant pas l’école - qui s’élevait à 376 millions en 2000 - s’est réduit de 35 % environ. Désormais, l’universalité de l’accès à l’école primaire semble davantage à notre portée, bien que les disparités régionales restent importantes. Le taux de scolarisation des filles en primaire témoigne aussi d’avancées réelles. 

Mais, encore aujourd’hui, 262 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes ne vont pas à l’école, soit 1 sur 5. Moins de 60% des filles dans les pays les plus pauvres terminent l’école primaire. 17% des enfants qui fréquentent l’école primaire ne terminent pas ce cycle. Plus inquiétant encore, les progrès enregistrés semblent désormais stagner.  Enfin, des conflits prolongés, causant d’importants déplacements de population, ont privé de nombreux enfants et adolescents de plusieurs années de scolarité, au point que l’on a parlé à leur sujet de génération perdue. Parmi eux, des enfants-soldats dont la réintégration nécessitera des efforts soutenus.

Alors que les objectifs quantitatifs fixés par la communauté internationale ne sont pas encore atteints, l’Objectif 4 du développement durable nous a fixé un nouveau défi, à savoir « assurer à tous et à toutes une éducation de qualité, sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie », qui fait aujourd’hui l’objet de cette Réunion mondiale. En tant que Défenseur des Objectifs du développement durable des Nations Unies, j’y attache une importance particulière. J’œuvrerai aussi à la promotion de l’investissement dans le capital humain: le développement des individus joue un rôle essentiel dans la réalisation d’un développement durable.

Il est de plus en plus évident qu’il ne suffit pas d’être à l’école pour apprendre, pour bien apprendre. Beaucoup d’élèves n’acquièrent pas, au cours de leur scolarité, les connaissances et les méthodes d’apprentissage qui doivent leur permettre de progresser et de s’adapter, dans des sociétés et dans des économies en mutation. Ce sont donc aussi ces déficiences qualitatives dans les systèmes d’enseignement qu’il faut pouvoir repérer, analyser et mesurer afin de mettre en place les actions qui permettront d’y remédier et faire en sorte que l’école retrouve son rôle de garant d’une formation inclusive et adéquate pour tous les enfants et les adolescents.

Les inégalités d’accès à un enseignement de qualité ne sont pas le seul résultat des disparités économiques entre pays. Grâce à des politiques appropriées et à des réformes ciblées de leur système scolaire, certains pays en développement ont obtenu des résultats encourageants, qui placent leurs jeunes à des niveaux compétitifs dans les tests destinés à évaluer la qualité de l’enseignement. Et, à l’inverse, dans de nombreux pays, riches ou pauvres, l’inégalité des chances pour les élèves issus de milieux défavorisés se trouve encore trop souvent aggravée par les difficultés qu’ils rencontrent à accéder à un enseignement de qualité.

 

Ladies and gentlemen,

For pupils to benefit most from their years of schooling, we need to pay greater attention to very young children and to invest more in them. I have personally witnessed the damage caused by malnutrition. It results in stunting and has debilitating long-term effects on children’s physical and mental development. Evidence also shows that stimulation and pre-primary schooling can play an important role in preparing children to make the best of their school years.

The world is changing fast and educational needs are changing too. We must analyze teachers’ roles and, if necessary, recalibrate their training. They must be empowered to deliver the quality education that parents and children are entitled to expect. It is a complex exercise. These new educational requirements, and the policies necessary to support them, will vary from country to country, and even from school to school. Today, though, we have plenty of promising experiments and supporting data to guide us.

When it comes to education, too many girls are left behind. While as many girls as boys complete elementary school, finishing secondary school remains out of reach for a lot of girls. Families often need an extra hand at home. Or they want to marry their daughters off - possibly to reduce the number of mouths there are to feed. And some, as I have learned from my conversations with young girls during my field visits, simply think that girls do not belong in school. At the same time, many schools lack adequate sanitary facilities for teenage girls, and pregnant girls are usually excluded from the classroom altogether.

This is dramatic for girls’ futures. If they do not attend secondary school, they will not acquire the skills necessary to enter the job market and become independent. Policymakers and schools must therefore mobilize their energy and creativity. They must empower girls and young women to realize their potential. This will in turn benefit their entire community. 

As we know, the SDGs are all connected. Achieving progress in one is linked to achieving progress in the others. Educated mothers will give birth to and raise healthy children. Sustained progress on education will also help achieve progress on gender equality. Likewise, without progress on education, it would be difficult to eliminate poverty and hunger; to create conditions for decent work and economic growth; to reduce inequalities or make progress in fighting climate change. It is important, therefore, for schools to make students more aware of the significance of the SDGs, and of how each individual and each community can contribute practically to achieving them.

Indeed, a variety of different actors should be mobilized. Students, parents, teachers and policymakers all have a role to play in ensuring the provision of quality education. Education that reduces inequalities and prepares young people to meet tomorrow’s challenges. But let us not forget the valuable contributions that can also be made by the international organizations, foundations, non-governmental organizations and the private sector. Efficient partnerships based on lessons learned and best practices are key, as SDG 17 reminds us.

Achieving an inclusive and equitable quality education can be a win-win project for everyone involved. We must educate young people, the citizens of tomorrow, to become active stakeholders in the future of our planet.