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Toespraak van de Koningin ter gelegenheid van de vredesconferentie 'Daring Peace' in Rome

26 oktober 2025
Hare Majesteit de Koningin op 'Daring Peace' conferentie.

Monsieur le Président,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Nous nous réunissons ce jour, non en spectateurs de l’histoire, mais en gardiens de celle-ci, liés par un devoir sacré: préserver le fil fragile de la paix. A l’heure où la discorde menace et nourrit tant de déchirures, la voix de Sant’Egidio se dresse comme un témoin du dialogue, de l’espoir dans un esprit de justice.

La paix, ce si noble idéal, n’est pas un don passif, mais un pacte entre les nations, entre les générations. C’est l’art de réconcilier les différences, de transformer l’adversaire en frère, et de forger des liens plus solides que les forces qui cherchent à nous diviser.

Sant’Egidio, avec son engagement déterminé, embrasse cet objectif, prouvant que même dans les heures les plus sombres, l’esprit humain peut éclairer le chemin à suivre.

Et cela est plus que jamais nécessaire car l’édifice de l’ordre mondial, construit au fil des dernières décennies, est ébranlé par les ambitions, la méfiance et l’ombre de la guerre. Les alliances, autrefois solides, vacillent ; les luttes d’influence s’étendent, menaçant l’équilibre qui a longtemps assuré notre prospérité commune. Dans ce creuset d’incertitude, nous sommes confrontés à un choix : se réfugier dans le confort de l’égoïsme ou nous lever, tous ensemble, pour défendre les principes qui nous unissent.

Alors que les ressources sont détournées à des fins de domination, les plus vulnérables restent aux marges du progrès.

La situation des pauvres, la détresse des personnes déplacées et la dégradation de notre planète ne sont pas seulement des tragédies — ce sont les expressions de notre échec collectif à donner la priorité au bien commun. N’oublions pas que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, mais aussi la présence de justice, la garantie de dignité et la promesse d’un avenir où tous peuvent prospérer.

Pour atteindre ces objectifs, quelques impératifs s’imposent :

Premièrement la dignité humaine doit être la première valeur à respecter.

La paix n’est pas une option, mais une obligation morale. Elle exige que nous placions les besoins des plus vulnérables au cœur de nos échanges, que nous investissions dans l’éducation de qualité, la préservation de la santé et du bien-être mental et physique.

La mise en œuvre des objectifs de développement durable des Nations Unies doit aussi aider les états à établir ou maintenir la paix : l’éradication de la pauvreté et de la faim, la réduction des inégalités, une croissance durable et partagée sont tous des facteurs de paix. Développement et paix vont de pair.

Je souhaite citer à ce sujet Sa Sainteté le Pape Léon XIV : « War is always a defeat !...Nothing is lost with peace. Everything can be lost with war ».

Regardons aussi au-delà de l’horizon du présent. 

Nous affrontons au quotidien de nouveaux défis— changement climatique, mutations démographiques, technologie tous les jours plus présente. Ce sont des questions fondamentales de notre époque, exigeant vision et courage. Construisons un héritage non pas de division, mais d’unité, d’innovation régulée et de progrès qui respecte notre humanité.

N’hésitons pas à raviver la flamme du débat public. 

Dans une ère où la vérité est souvent obscurcie par la désinformation, nous devons réaffirmer la valeur du débat, du sens critique et de l’échange des idées. C’est grâce au dialogue que les sociétés grandissent dans le respect mutuel, que les conflits peuvent s’atténuer et que les graines de la paix sont semées.

Surtout n’oublions pas les jeunes.

Ils sont les architectes de demain, les acteurs de leur avenir. Ils sont pleins de potentiel. Donnons-leur les outils pour façonner un monde avec plus d’équité et de compassion.

De même, écoutons la sagesse des femmes, dont les voix ont longtemps été la force silencieuse derrière chaque grande lutte pour la justice. Leur inclusion n’est pas une concession, mais une condition essentielle pour le devenir de notre société.

Mesdames et Messieurs,

« Oser la paix » n’est pas un slogan, mais un appel. 

Un appel de ceux qui croient en la possibilité d’un monde meilleur ; un appel de ceux qui comprennent que le coût de l’inaction est bien plus lourd que celui de l’action qui- certes - requiert courage et détermination.

L’histoire nous jugera sur l’héritage de paix que nous aurons légué à nos enfants et petits-enfants.