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Toespraak van HM de Koningin - United Nations New York

25 april 2018

Address by Her Majesty the Queen of the Belgians

Sustainable Peace: African Women Mediation in Focus

United Nations New York, 25 April 2018

In het Engels en Frans uitgesproken

 

Monsieur le Commissaire,

Excellences,

Ladies and Gentlemen,

 

Just two years ago, here at the UN, I expressed my major concern for children in armed conflict. For many years, I have closely followed the impact that war and conflict have on women and children and, in particular, on adolescents at their critical stage of development.

A few years ago, I visited Liberia with UNICEF and met women from the peace keeping mission UNMIL. These women were specially trained in mediation and in acting as persons of confidence for women and girls who were victims of the civil war. Since that experience, I am more convinced than ever that women can and should be part of the dialogue in solving conflicts.

Prevention of conflict is obviously key, and mediation is an indispensable tool in both the prevention and resolution of conflicts.

The changing nature of warfare and conflict in different parts of the world and the harm caused to civilians require us to make greater efforts to realize sustainable peace through mediation. 

Today’s discussion constitutes an important contribution to finding ways to involve more women  - and African women in particular -  in our efforts to resolve conflicts and sustain peace, at local, national and international levels.

I am concerned about the issue that we are discussing this morning, for three main reasons:

First of all, as a UN Special Advocate for the sustainable development goals, I support all efforts to prevent conflict, wherever it might occur, and to maintain sustainable peace. It is important to intervene in the short run to find sustainable solutions peacefully. Mediation is a constructive tool to that end.

 

Secondly, my field visits have often taken me to Africa, a continent that faces many challenges, but that is oriented towards the future. Our contribution to the promotion of peace and security and the prevention of conflict in Africa can only strengthen its vision for the future.

 

And finally, my third reason, and perhaps the most important: as a woman and a mother, I am convinced that women and girls can and must play a crucial role in the realization and maintenance of sustainable peace.

 

Mesdames et Messieurs,

 

La femme occupe une place de plus en plus importante dans le processus de développement. Le combat pour l’égalité entre hommes et  femmes et pour la défense des personnes vulnérables mérite d’être poursuivi.

Des progrès considérables ont déjà été réalisés, mais il convient de soutenir les efforts en faveur de l’émancipation de la femme.

Je pense notamment aux efforts d’amélioration du statut juridique de la femme, à la place qu’elle acquiert dans nos institutions nationales et internationales, au rôle grandissant qu’elle joue dans la société civile, dans les milieux culturels et dans le secteur privé. Il y a lieu de souligner tout particulièrement le rôle économique de la femme.

La prévention des conflits, dont la médiation est un des outils, occupe une place importante dans les travaux de l’Organisation des Nations Unies et de ses états membres, y compris de mon pays, la Belgique. 

C’est aussi une composante de la « montée en puissance de la diplomatie » souhaitée par le Secrétaire général. Dans son calendrier de réformes ambitieux, il a retenu pour fil rouge la pérennisation de la paix. Sa conviction est que la paix et le développement durables ne pourront être atteints qu’en orientant résolument l’action internationale vers la prévention des conflits et la prise en compte de leurs causes premières.

Les femmes et les jeunes filles constituent généralement le moteur de la cohésion sociale. Mais souvent, elles sont aussi les premières victimes lorsqu'une société s'enlise dans un conflit ou dans la violence armée. Cette triste réalité est illustrée par l'enlèvement de lycéennes par Boko Haram, ou encore par les atrocités et les viols dont sont victimes des femmes, à la merci de groupes armés impitoyables.

Un constat s'impose : les femmes sont des acteurs clés dans la recherche de moyens d'éviter les conflits ou de solutions autres que la violence. Souvent, elles sont à même d’identifier, parmi les leviers socio-économiques ou les vecteurs religieux et culturels, ceux qui mènent à la violence, et, au contraire, ceux qui permettent de bâtir une société pacifique.

 

 

Comment mettre ces théories en pratique et nous atteler à une réelle implication des femmes en tant que bâtisseuses de la paix ?

Il y a bientôt vingt ans, une mobilisation importante a eu lieu au sein des  Nations Unies. Elle a conduit à l’adoption de la résolution 1325, bientôt suivie d’autres, reconnaissant le rôle moteur des femmes dans la prévention des conflits et dans les questions de paix et de sécurité au sens large. Mais ces objectifs, ambitieux sur papier, demeurent malheureusement éloignés de la réalité. Les femmes ne sont toujours pas suffisamment reconnues comme participantes à part entière aux processus de paix. Dans d’autres cas, les femmes sont invitées, mais leur contribution n’est pas prise en compte ; il ne s’agit donc pas d’une véritable participation, mais tout au plus d’une inclusion passive. Je me réjouis donc que, dans ses propositions en vue de pérenniser la paix, le Secrétaire général continue à promouvoir la participation des femmes.

Je suis particulièrement ravie des initiatives qui se sont développées ces dernières années au niveau régional et sous-régional et de la constitution de nombreux réseaux visant à soutenir le rôle des femmes dans la médiation. Pour cette raison, j’applaudis la décision de l'Union Africaine, il y a un an, de créer le réseau africain de médiatrices « FemWise Africa ».  Et je salue la présence ce matin de plusieurs représentantes de ce réseau.

Ces développements illustrent la prise de conscience grandissante au sein de l'Union Africaine que la paix du continent passera inévitablement par l'implication des femmes.

La professionnalisation du rôle des femmes dans la diplomatie préventive, leur participation aux processus de paix, leur mobilisation dans les efforts de médiation, leur capacité à contribuer à combler le fossé entre les initiatives de réconciliation locales et les processus politiques : tous ces éléments forment autant de piliers essentiels d'une Afrique prospère où règne la paix.

Dans quelques instants, des femmes courageuses témoigneront de leur vécu sur le terrain, à l’échelle locale, en  ouvrant de nouveaux horizons. Leur histoire nous encourage à poursuivre la sensibilisation et à appuyer les efforts visant à éliminer les derniers obstacles qui nous séparent d’un véritable engagement des femmes en tant que médiatrices.  

Cette approche correspond aux objectifs du développement durable et plus spécifiquement au rôle et à la place accordés aux femmes dans tous les secteurs du développement durable.

 

Je vous remercie.